Faut-il supprimer le Tribunal pénal international

Curieuse question car le TPI n’existe plus, il est remplacé par la cour pénale internationale (CPI). Sa devise : « Les criminels de guerre devant la justice, la justice pour les victimes »

A l’origine de la création du TPI et de la CPI, un objectif : mettre un terme à l’impunité de crimes graves et éviter qu’ils ne se répètent : crimes de guerre, crimes contre l’humanité et maintenant depuis 2010, crimes d’agression.

Sans remonter très loin dans le temps, il y a depuis les crimes nazis, une volonté, une exigence de ne pas laisser impunis les violations graves contre les droits humains : génocides, viols collectifs, les massacres et autres atrocités…

Le procès de Nuremberg (20 novembre 1945-1 octobre 1946) contre 24 dignitaires nazis fut la 1ère juridiction pénale internationale. Ils furent jugés pour crimes de guerre (attaques délibérées contre des civils, la torture, le meurtre et les mauvais traitements infligées aux prisonniers de guerre), crimes contre la paix (préparation et agression d’un pays),  complot et, notion nouvelle, crimes contre l’humanité (l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation ou tout autre acte inhumain, pour des motifs politiques, raciaux, religieux).

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La laïcité, un vecteur d’intégration de la République

Le titre que vous avez choisi pour mon intervention : La laïcité, un vecteur d’intégration de la République mérite qu’on s’arrête un instant sur sa formulation. La laïcité n’est pas retenue ici pour sa dimension proprement philosophique ou morale. Vous avez voulu que nous l’examinions plutôt dans sa signification sociologique et politique. Elle est un vecteur, dites-vous- ce qui suppose qu’il y en a d’autres- d’intégration dans une société bien définie : la République, celle dans laquelle nous vivons, et qui a été façonnée par une longue et tumultueuse   histoire. Vous avez choisi le terme : « vecteur » ; il y en avait d’autres possibles : « facteur » d’intégration, par exemple ; ou encore, « fondement », « moyen », etc. Or, que veut dire exactement le mot « vecteur » ?

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La montée de la pauvreté et de la précarité en France

Pourquoi choisir ce sujet ? Parce que, pour les êtres que je fréquente au travail, dans le quotidien, ce sujet est omniprésent et source d’angoisses et de souffrance.  Il envahit peu à peu les conversations, les pensées et anéantit rêves et projets. Parce que « Je suis un Homme et que rien de ce qui est humain ne m’est étranger » (Térence). Parce que je suis Franc-Maçonne et œuvre pour le Bien commun et le progrès de l’humanité.  

1) Mais comment définit-on la pauvreté ?   

Une des premières définitions de la précarité nous vient de Joseph Wresinski (prêtre et membre du conseil économique et social : rapport en 1987 par le parlement où il est question de grande pauvreté et précarité économique et sociale.) : « Absence d’une ou de plusieurs sécurités permettant aux personnes et familles d’assumer leurs obligations professionnelles, familiales et sociales et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut-être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. »

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La religion est-elle compatible avec la modernité ?

Vaste question, difficile, délicate et même souvent polémique. Si j’ai choisi de traiter cette problématique, c’est qu’elle résonne de mes propres interrogations face à la religion. Issu d’une famille chrétienne, catholique et très pratiquante, j’ai reçu une éducation religieuse, dispensée dans des établissements confessionnels tenus par les Filles de la Croix, puis les Frères de l’instruction chrétienne, dont je me suis cependant éloigné progressivement au fil de mon parcours de vie, jusqu’à devenir agnostique. Pourquoi n’ai-je pas conservé la foi ? Pourquoi ais-je peu à peu délaissé cette éducation religieuse que mes parents s’étaient évertués à m’inculquer ?

Comme Descartes, je pense que celui qui cherche la vérité doit se défaire de toutes ses certitudes et de ses croyances. De les remettre radicalement en doute. Je me suis donc efforcé de me débarrasser des préjugés hérités de mon enfance. Doit-on pour autant réduire la croyance à une opinion irrationnelle ? Pourquoi une croyance rationnelle ne serait-elle pas possible ? Ne dit-on pas que « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » ? Dans ces conditions, la religion ne pourrait-elle pas parfaitement s’accommoder de la modernité ?

 

Qu’est-ce que la religion ? Qu’est-ce que la modernité ?

 

Apparue dès les débuts de la civilisation humaine, la religion s’est constituée pour développer l’esprit commun. Son objectif principal est de permettre aux hommes de différencier le bien du mal et de faciliter la vie en communauté. La religion a pour but de favoriser le respect, l’amour et l’entraide.

 

Le mot religion vient du latin « relegere », qui signifie lier, relier. Il met donc l’accent sur le lien social, la croyance, la foi et la relation entre Dieu et l’homme. La religion, c’est donc le rapport de l’homme à l’ordre du divin ou d’une réalité supérieure qui se concrétise sous forme de dogmes, de croyances et de pratiques rituelles.

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Individualiste et fier de l’être !

En ce début de 21° siècle, s’affirmer individualiste, pose problème tant ce mot est connoté péjorativement ! Ce dont je veux parler moi, c’est de ce que définissent la plupart des dictionnaires comme : la reconnaissance de la souveraineté de l’individu. Un comportement indépendant et autonome, le contraire du suivisme. En politique, la valorisation de l’initiative privée, la volonté de privilégier le développement des droits et des responsabilités de l’individu – par opposition au collectivisme. Or aujourd’hui, l’individualisme est défini uniquement comme l’impérialisme du moi, l’égoïsme, le repli sur soi. Accusé de dissoudre le « vivre ensemble » par la gauche, alors qu’à droite, si l’on défend l’individualisme, c’est avant tout sur un plan économique. Car pour ce qui est, par exemple, du choix individuel de la femme à disposer de son corps, il en va tout autrement. Alors même que l’individualisme triomphe, on oublie aujourd’hui le caractère polysémique de ce terme pour ne retenir que le signifiant d’égoïsme. Belle victoire de ses adversaires de toujours qui sont parvenus à faire de ce terme, une caricature méconnaissable, alors qu’il désigne un mouvement philosophique et politique, humaniste.

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Réflexions sur la possibilité d’une bonne mort

« Chaque année, 500 000 personnes meurent en France, pays des droits de l’homme. Et c’est alors que les droits de l’homme s’effacent devant ceux de l’asticot. »

 Si j’ai cité d’emblée une saillie du regretté Pierre Desproges, qui incarnait la politesse du désespoir en pratiquant l’humour noir, c’est que je pense pouvoir rire de tout avec vous, et notamment de la mort. Sujet pourtant grave s’il en est. Je vous promets de tout tenter pour le rendre sinon joyeux, du moins, doux comme le trépas que je vous souhaite un jour lointain.

Nous allons traiter ce soir du don de la mort, l’euthanasie. Mot français inventé à partir de deux racines grecques (« Eu » = bon et « Thanatos » = mort) par un philosophe anglais du dix-septième siècle portant le nom d’un des éléments constitutifs de « l’English breakfast », Francis Bacon.

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