Réflexions sur la possibilité d’une bonne mort

« Chaque année, 500 000 personnes meurent en France, pays des droits de l’homme. Et c’est alors que les droits de l’homme s’effacent devant ceux de l’asticot. »

 Si j’ai cité d’emblée une saillie du regretté Pierre Desproges, qui incarnait la politesse du désespoir en pratiquant l’humour noir, c’est que je pense pouvoir rire de tout avec vous, et notamment de la mort. Sujet pourtant grave s’il en est. Je vous promets de tout tenter pour le rendre sinon joyeux, du moins, doux comme le trépas que je vous souhaite un jour lointain.

Nous allons traiter ce soir du don de la mort, l’euthanasie. Mot français inventé à partir de deux racines grecques (« Eu » = bon et « Thanatos » = mort) par un philosophe anglais du dix-septième siècle portant le nom d’un des éléments constitutifs de « l’English breakfast », Francis Bacon.

Ecoutons donc ce maître penseur : « L’office du médecin n’est pas seulement de rétablir la santé, mais aussi d’adoucir les douleurs et souffrances attachées aux maladies. Et cela non pas seulement en tant que cet adoucissement de la douleur contribue et conduit à la convalescence, mais encore afin de procurer au malade, lorsqu’il n’y a plus d’espérance, une mort douce et paisible. Car ce n’est pas la moindre partie du bonheur que cette euthanasie. Les médecins, s’ils étaient jaloux de ne point manquer à leur devoir, ni par conséquent à l’humanité, ils n’épargneraient aucun soin pour aider les agonisants à sortir de ce monde avec plus de douceur et de facilité.

 

C’était donc le premier texte où figure le mot Euthanasie et je le trouve vibrant d’humanisme et de modernité. Longtemps après, l’académie française nous en donnera une définition  dans son dictionnaire : Une mort douce et sans douleur. Avec deux nuances importantes :

L’euthanasie passive, qui n’est que la suspension du traitement ou de la réanimation.

Alors que l’euthanasie active conduit à l’administration de substances hâtant par elles-mêmes le décès.

 

Il me faut également ici définir l’aide au suicide (ou suicide assisté) qui désigne l’acte, légal dans certains pays, de fournir un environnement et des moyens nécessaires à une personne pour qu’elle se suicide sans violence. Contrairement à l’euthanasie, c’est donc le « patient » lui-même qui déclenche sa mort et non un tiers.

 

Poursuivons les définitions : Un homicide est l’action d’un humain qui en tue un autre.

En droit pénal français, l’homicide peut correspondre à trois degrés dans l’intention de tuer :

– Le plus grave est l’homicide volontaire. Il est qualifié de « meurtre » s’il n’y a pas de préméditation, et d’« assassinat » s’il y en a une.

– Viennent ensuite les violences volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner.

– Enfin, au niveau le plus bénin, se situent les homicides involontaire ou accidentel.

Il apparaît clairement qu’en France, aujourd’hui, l’euthanasie active peut être assimilée à un assassinat. L’assassinat est un meurtre aggravé puni de la réclusion criminelle à perpétuité. C’est ce que risquent les centaines de médecins qui pratiquent clandestinement cette activité.

 

Mais alors, entends-je murmurer,  y z’ont ka se suicider tout seuls, les malades…

Bah oui ils se suicident ! Le taux de suicide est environ de 20 pour 100 000 habitants en France. Et ce taux devient trois fois plus élevé chez les séniors de plus de 75 ans.

Mais le suicide est, la plupart du temps, violent. Qui a déjà vu, sans frémir, le visage d’un pendu ou d’un malheureux qui s’est tiré une balle dans la tête ?

 

Donc, en France, pour ceux qui n’ont pas le courage ou les connaissances pour se suicider, la « fin de vie » est encadrée principalement par deux lois, la loi de 2002 relative aux droits des malades et la loi dite Leonetti de 2005 relative aux droits des malades «  en fin de vie ». L’idée générale est de favoriser les soins palliatifs, d’interdire l’euthanasie active et d’encadrer l’euthanasie passive, c’est-à-dire d’empêcher les médecins de pratiquer une « obstination déraisonnable » dans leurs soins aux malades en fin de vie.

 

La loi de 2002 a notamment reformulé le Code de déontologie médicale qui prévoit la possibilité d’abréger les souffrances. Je cite : « Les professionnels de santé mettent en œuvre tous les moyens à leur disposition pour assurer à chacun une vie digne jusqu’à la mort. Si le médecin constate qu’il ne peut soulager la souffrance d’une personne, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qu’en lui appliquant un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d’abréger sa vie, il doit en informer le malade, la personne de confiance, la famille ou, à défaut, un des proches ». C’est ce qu’on appelle, dans le milieu médical, « le double effet : je soulage au risque de tuer », et nombre de mes collègues s’en contentent, faute d’un cadre légal plus clair.

 

Pourtant, le serment médical – abusivement dit d’Hippocrate – prononcé par tout docteur en médecine au moment de l’obtention de sa thèse est clair. Je cite encore : « je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément ».

 

Mais la dignité de la vie, à laquelle il est fait allusion juste avant, comment la définit-on ? Concernant une personne malade, je pense qu’il s’agit du respect de son intégrité, de sa volonté et de son image. Tout être est en droit de l’exiger d’autrui mais également et surtout de lui-même. Imaginez une femme qui ne contrôle plus ses sphincters et qui voit son fils lui mettre une couche, comme quand lui-même était bébé. Si elle souffre de cette situation, elle peut perdre l’estime d’elle-même. Même si son fils est heureux de lui témoigner son amour en s’occupant d’elle. La dignité est un sentiment irrationnel, individuel, qui implique un jugement. Aucune personne ne peut tracer à la place d’une autre les limites au-delà desquelles il est indigne de poursuivre l’existence. Il revient à chaque malade la tâche de déterminer cette frontière. Et c’est la grandeur de l’association pour le droit de mourir dans la dignité de revendiquer cela, comme un droit.

 

Les religions ne représentent pas des autorités morales prépondérantes pour un franc-maçon du Grand Orient de France. Mais il est bon de connaître les pensées de ceux qui ne pensent pas comme nous, et qui s’autorisent à émettre des opinions sur la bonne marche de notre société laïque au nom de la morale.

 

Le suicide est traditionnellement un acte condamné dans le cadre des religions monothéistes. En effet, si le fait de se suicider est d’abord un acte qui s’exerce contre soi-même, l’« appartenance » de la destinée de l’homme à Dieu fait que cet acte devient une rupture de la relation spécifique entre l’homme et son créateur. Il s’agit d’une agression volontaire contre la souveraineté de Dieu. Un pêché.

 

 

Pour le catholicisme, l’euthanasie est en opposition directe avec le 5e commandement : «Tu ne tueras point ». En conséquence, toute forme d’euthanasie est prohibée. Comme le rappelait le pape Jean-Paul II : « l’euthanasie est un crime qu’aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer. Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s’y opposer par l’objection de conscience ». N’empêche… un sondage BVA d’avril 2009  montre que 90 % des catholiques non pratiquants sont favorables à l’euthanasie, et même 62 % des pratiquants réguliers.

 

Certains courants du protestantisme ne partagent pas la doctrine catholique sur le sujet de l’euthanasie, même si, étrangement, ils se basent sur les mêmes textes bibliques. Ils soutiennent l’idée que Dieu n’est pas exclusif dans le fait de disposer du droit à la vie. L’homme participe, avec Dieu, au maintien de l’existence. Ainsi, des pays historiquement protestants (Pays-Bas, Suisse, Luxembourg, Belgique), ont-ils choisi de donner un sens légal à l’euthanasie ou au suicide assisté. Là-bas, Dieu accompagne avec amour l’homme dans ses drames, ses souffrances, ses chutes et ses actes. Ici, nous n’aurions droit qu’à son courroux.

 

Dans l’islam, l’euthanasie active est interdite car elle est regardée comme un meurtre. La seule attitude permise est de laisser la personne mourir naturellement. L’euthanasie passive n’est donc pas interdite car la majorité des juristes musulmans n’impose pas les soins médicaux même dans les cas où l’on espère la guérison. Ils considèrent que se soigner fait partie du permis et nullement de l’obligatoire.

 

Pour le judaïsme, le respect de la vie humaine est absolu, inconditionnel. C’est Dieu qui donne la vie. Le Talmud dit : celui qui détruit une vie, c’est comme s’il détruisait l’univers entier. Il est donc défendu de faire quoi que ce soit qui puisse hâter la fin d’un agonisant.

 

D’une manière générale, le bouddhisme considère la suppression de la vie comme un acte négatif. En revanche, du point de vue du médecin, l’euthanasie peut apparaître comme un acte de compassion. Sa condamnation n’est pas automatique. Néanmoins le 14e dalaï-lama met en garde contre l’euthanasie active. Il explique, tout sourire, qu’en essayant d’échapper aux souffrances de cette vie, nous pourrions être confronté à ces mêmes souffrances dans une vie future dans des conditions plus difficiles.

 

Après avoir survolé les positions de quelques religions prépondérantes, je me suis intéressé à ce qui se fait dans d’autre pays que la France, en matière de fin de vie.

Dans l’article 2 de la convention européenne des droits de l’homme, on lit :

« Le droit de toute personne à la vie est protégé par la loi. La mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement, sauf en exécution d’une sentence capitale prononcée par un tribunal au cas où le délit est puni de cette peine par la loi. ». Donc aucune ouverture de ce coté-là.

Les Pays Bas ont été les premiers au monde à avoir légalisé l’euthanasie en avril 2001. Les conditions à respecter pour un médecin sont :

– D’être convaincu que la demande du patient est volontaire, réfléchie et réitérée.
– D’être convaincu que la souffrance du patient est insupportable et sans issue.
– D’avoir informé le patient sur son état actuel et sur le pronostic.
– D’être arrivé avec le patient à la conclusion qu’il n’y a pas d’autre solution acceptable.
– D’avoir consulté au moins un autre médecin indépendant qui, après avoir examiné le patient, a émis un avis favorable concernant le respect des obligations à observer pour accepter d’aider un malade à mourir à sa demande.

 

De plus, dans ce même pays, depuis 2004, l’euthanasie est autorisée pour les enfants de moins de 12 ans, et l’avis des parents peut suppléer à celui de l’enfant. Il est pratiqué environ 3000 euthanasies par an au Pays-Bas.

Un an après les Pays-Bas, la Belgique autorise l’euthanasie, uniquement pour les majeurs, sur le modèle hollandais. Il y est pratiqué environ 1000 euthanasies par an. Il n’est pas nécessaire d’être citoyen belge pour en bénéficier. Outre les avantages fiscaux, c’est donc le second attrait de ce pays pour nos compatriotes.

 

L’euthanasie et l’assistance au suicide sont légales au Luxembourg depuis 2009. Il est à noter que le grand-duc, qui avait refusé de signer cette loi votée par le parlement, a perdu définitivement sa prérogative. On se passe désormais de lui pour ratifier les lois.

 

En 2001, le Conseil national suisse confirme par un vote que l’assistance au suicide est parfaitement possible, si celui qui la pratique n’a aucun mobile égoïste. Il faut noter que le terme d’euthanasie n’existe pas dans le droit suisse et qu’elle n’est donc pas légalisée. Une personne entièrement paralysée n’est donc pas concernée par la législation suisse. Quatre associations fournissent une assistance au suicide pour une somme de 6 000 euros (crémation comprise).

Aux USA : l’Etat de Washington, l’Oregon , le Montana, et la Géorgie sont les seuls, à ce jour, à avoir accepté le suicide assisté.

 

Les combats parfois violents entre les tenants et les opposants de l’euthanasie se sont souvent déroulés dans la sphère médiatique. Il est bon de se souvenir de quelques cas marquants.

 

Vincent Humbert (1981 – 2003) : Ce jeune pompier est devenu aveugle, muet et tétraplégique après un grave accident de la route, en 2000. Ne supportant plus cette vie sans espoir de guérison, il entreprend de nombreuses démarches pour obtenir le droit d’être euthanasié. Il écrit au Président de la République d’alors, Jacques Chirac, auquel il demande un «droit de mourir».

 

Le 21 septembre 2003 : sa mère, Marie Humbert, annonce son intention de l’aider. Et le 24 septembre, elle passe à l’acte. Vincent Humbert entre dans un coma profond et est alors admis dans le service de réanimation du Dr. Frédéric Chaussoy. Marie Humbert est immédiatement arrêtée et placée en garde à vue. Le lendemain, elle est libérée. Le 26 septembre, après discussion et accord avec la famille, Le Dr Chaussoy décide d’arrêter toute mesure de réanimation et d’entraîner par injection  le décès de son patient. En 2004, le Dr. Chaussoy et Marie Humbert sont mis en examen, le premier pour « empoisonnement avec préméditation » et la seconde pour « administration de substances toxiques ».

 

Les deux accusés ont toujours assumé leur acte. Un non-lieu a été délivré en 2006.

 

 

Hervé Pierra (1978 – 2005) : est le terrifiant exemple de ce qu’on nomme le « laisser-mourir ». Il s’agit d’un appelé du contingent de 20 ans qui se pend volontairement à une corde pour quitter notre monde. Son père, pompier professionnel, le décroche et lui donne les premiers secours qui le sauvent de la mort. Mais, le cerveau détruit, Hervé entre dans un état végétatif chronique. Hydraté et nourri artificiellement par sonde gastrique, il va séjourner 9 ans au centre hospitalier de Saumur.

En avril 2005, ses parents demandent qu’il puisse bénéficier de la nouvelle loi Léonetti. La sonde qui nourrit artificiellement Hervé est retirée. Après 6 jours d’agonie, marqués par d’incessants et impressionnants soubresauts du corps, il est enfin libéré, en laissant ses proches horrifiés par le spectacle de ce « laisser-mourir » auquel ils ont assisté impuissants. Le professeur Régis Aubry, président du comité consultatif national de suivi du développement des soins palliatifs et de l’accompagnement a assuré aux parents « qu’une personne en état végétatif ne ressent rien ». Rappelons que des sommités médicales disaient cela des nourrissons il n’y a pas très longtemps.

– Christine Malèvre est l’archétype de l’infirmière qui glisse dans l’action clandestine sans aucun contrôle. Elle exerçait à l’hôpital de Mantes-la-Jolie et qui fut condamnée pour avoir volontairement donné la mort à des patients. Elle a tout d’abord indiqué pour sa défense que ces derniers lui auraient demandé de les aider à mourir.

Cette version fut cependant fortement contestée par les familles des victimes qui se sont indignées du traitement médiatique de l’affaire. Christine Malèvre a en effet publié un livre avant son procès pour raconter sa version des faits et des journalistes ont clairement pris position en sa faveur avant qu’elle n’ait été jugée. La plupart d’entre eux se sont cependant rétractés après la révélation, au cours du procès, que certaines des victimes ne désiraient pas mourir.

Elle fut condamnée à 10 ans de réclusion criminelle puis 12 ans en appel.

François Hollande a chargé le Pr Didier Sicard de rédiger le rapport de la commission de réflexion sur la fin de vie. Celui-ci lui a été remis le 18 décembre 2012. Sur la base de cet avis, et de celui du Comité consultatif national d’Ethique, un projet de loi devrait être présenté au Parlement en juin prochain. Il est à prévoir, après le débat sur le mariage pour tous, un réveil des mêmes forces d’opposition.

Quels sont leurs arguments pour s’opposer à la dépénalisation de l’euthanasie ?

Ils sont avant tout d’ordre philosophique, moral et religieux :

  1. Le meurtre est un interdit fondamental de nos sociétés.
  2. La vie humaine est un don de Dieu, dont l’homme n’a pas la libre disposition.
  3. La déontologie médicale s’oppose à l’euthanasie.
  4. Les incertitudes devant les fluctuations de la volonté humaine ne permettent pas de savoir si le malade désire vraiment mourir alors qu’il est comateux, conformément à ses directives anticipées.

Mais il existe également des problèmes juridiques à surmonter :

  1. La loi française interdit l’homicide. C’est donc le droit pénal qu’il faudrait modifier
  2. Quelle valeur légale attribuer aux décisions de la personne de confiance désignée par écrit et par anticipation par un malade devenu incapable de s’exprimer ?

 

Enfin, les préoccupations financières ne doivent pas être négligées :

  1. Craintes de dérapages de la part des établissements hospitaliers pour éliminer des patients nécessitant des soins trop onéreux,
  2. de la part des héritiers pressés de passer devant le notaire,
  3. de la part des patients eux-mêmes devant la charge de temps et d’argent que représentent les soins de fin de vie.

Quels sont les arguments développés par ceux, dont je fais partie, qui demandent une loi encadrant l’euthanasie ? On peut les regrouper sous trois prestigieuses bannières :

  • La liberté:

L’être humain est seul titulaire des droits associés à son corps, seul maître de sa vie. Il doit être le seul à décider de ce qu’il veut faire de son corps mais aussi de son esprit, c’est-à-dire de ce qui fait qu’il existe en tant qu’être humain. Mais en même temps, la demande d’une mort assistée ne relève plus seulement de la liberté individuelle, mais aussi d’une institutionnalisation du don de la mort en milieu médical. La société entière, au travers de ses élus, doit se prononcer et légiférer pour protéger les médecins et les malades.

  • L’égalité:

Est-il juste que les patients les plus riches aient la possibilité de partir en Belgique ou en Suisse pour bénéficier d’une euthanasie ou d’une aide médicalisée au suicide ?

En France, des gestes d’euthanasie sont effectués quotidiennement en cachette par certains médecins qui prennent des risques avec la justice. Des possibilités de dérapages existent. Pouvoir effectuer une euthanasie dans un cadre légalisée évite la clandestinité du geste, offre ce choix à TOUS et permet de prévenir les dérives.

  • La fraternité:

Le devoir d’humanité, qui mobilise si profondément les membres de la franc-maçonnerie, justifie que tout, absolument tout, soit tenté pour soulager celui qui souffre ou qui perd irrémédiablement sa dignité.

Or il est des souffrances que les antalgiques ne calment pas, et des dégradations que la médecine se sait pas enrayer.

  • la perte progressive du contrôle sur son propre corps, comme dans le cas de maladies neuro-dégénératives.
  • la sensation d’étouffement.
  • la déformation de son corps, et surtout de son visage.
  • la perte définitive de son autonomie.

 

Le don d’une mort douce est un devoir de fraternité qui déplace les limites de la science médicale, quand celle-ci se montre impuissante à guérir ou à soulager.

Que pouvons-nous faire en attendant la promulgation d’une loi en faveur de l’euthanasie ?

  • Rédiger, publier et porter sur soi ses directives anticipées.

Je soussigné X jouissant de la pleine capacité de mes droits civils et de mes facultés, déclare en pleine conscience et en toute liberté, sans pression extérieure que, si j’étais dans l’incapacité d’exprimer ma volonté à la suite d’une affection incurable quelle qu’en soit la cause, ou d’un accident grave entraînant une dégradation irréversible de mes facultés, je demande :

– qu’on n’entreprenne ni ne poursuive les actes de prévention, d’investigation ou de soins qui n’auraient pour seul effet que la prolongation artificielle de ma vie (art L. 1110-5 du code de la santé publique)

– que l’on soulage efficacement mes souffrances même si cela a pour effet secondaire d’abréger ma vie (art L. 1110-5 du code de la santé publique)

– que, s’il n’existe aucun espoir de retour à une vie consciente et autonome, l’on me procure une mort rapide et douce.

Je fais confiance aux médecins et infirmiers me traitant, à ma famille et à tous autres, pour respecter ces volontés.

  • Désigner des personnes de confiance

Ces personnes ayant accepté leur désignation demanderont à avoir accès à votre dossier médical et seront chargées de veiller au respect de vos volontés et de vos droits.

  • Connaître et adhérer à l’Association pour le Droit de mourir dans la Dignité (ADMD)

Depuis mai 1980, l’ADMD milite pour que chaque Française et chaque Français puisse choisir les conditions de sa propre fin de vie. Elle recueille et enregistre les directives anticipées et les désignations de personnes de confiance.

C’est donc sur une phrase de Michel Landa, le créateur de l’ADMD que je souhaite conclure ma planche :

« Le droit de mourir dignement dans la lucidité, la tendresse, sans autres affres que celles inhérentes à la séparation et au glissement hors de cette forme de vie, ce droit devient un impératif évident, dès lors que la vie peut être prolongée jusqu’au dernier délabrement – et même au-delà. »

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