Tolérance

Il m’importait de choisir un sujet qui soit non seulement d’actualité, mais qui résonne profondément en
moi, et qui porte une dimension philosophique essentielle.
Alors, assise sur mon canapé, devant les informations de 20h, le concept de tolérance – ou plus
précisément, l’absence de tolérance – s’est imposé à moi comme une évidence pour mes travaux
d’apprentie.
Entre les discours et les images, ma modeste conclusion c’est que le moins que je puisse dire, c’est que
les Hommes ne débordent pas de Tolérance… Pourtant, la tolérance est sans doute la bonne mesure, le
tempo harmonieux qui permettrait d’équilibrer les relations entre les Hommes, mais aussi entre
l’humanité et notre Terre.
Mais commençons par le début.
Toujours assise sur ce même canapé, je me surprends à réfléchir : la tolérance a sans doute été le
premier sentiment que j’ai perçu dès mon arrivée dans ce temple. Je n’oublierai jamais cette ouverture
d’esprit, cette bienveillance, et cet accueil à la fois amical et chaleureux. Mon initiation, quant à elle,
restera gravée à jamais dans ma mémoire et dans mon cœur, tant elle fut à la fois inoubliable,
bouleversante et déstabilisante. Mais poursuivons, sinon je risque d’inonder mon clavier !
Ainsi, sans plus attendre et avec une certitude renouvelée, je venais de trouver mon sujet de réflexion
sociétale.


Décider, c’est un bon début, mais maintenant il faut bâtir. Retrousser ses manches, prendre ses outils —
marteau, compas, équerre — et s’armer de patience, de courage et de détermination. Puis, travailler, en
espérant que les efforts soient fructueux et la route assez éclairée.
Alors, je me lance…
Son origine étymologique nous vient du latin tolerantia, endurance, patience, résignation, venant de
tolerare, supporter.
Ainsi Tolérance nous renvoie à l’idée d’un mécanisme intellectuel qui nous pousse à fournir un effort, à
nous arracher aux dogmes, aux doctrines, aux normes préétablies afin de s’ouvrir à la rencontre de
l’autre, à sa différence.
La tolérance, selon le dictionnaire Larousse, désigne l’attitude d’une personne qui accepte des manières
de penser et de vivre différentes des siennes, tandis que le Robert l’associe à la reconnaissance et au
respect de la liberté d’opinion d’autrui. En outre, ce concept peut revêtir des significations variées selon
les domaines. En mathématiques, la tolérance fait référence à un écart par rapport à une valeur de
référence, tandis qu’en physique, elle désigne une variation précise, comme dans le cas d’un lacet
mesurant 1 mètre avec une tolérance de plus ou moins 1 centimètre. En droit, la tolérance par abandon
permet de déroger à une règle dans certaines situations. Dans le domaine médical, elle fait référence à
l’acceptation ou au rejet d’un médicament par un patient en fonction de ses spécificités. Le philosophe
Rudolph Carnap, pour sa part, a formulé un principe de tolérance, insistant sur la priorité des
conventions sur les interdits. Enfin, la tolérance s’applique aussi à la nature, qu’elle soit minérale ou
végétale, ainsi qu’à l’esprit, désignant l’ouverture d’esprit envers autrui et ses idées, une qualité
essentielle pour atténuer les conflits dans un monde souvent marqué par le manque de tolérance.
La tolérance de l’esprit, en tant qu’idée philosophique, est un outil essentiel pour favoriser le progrès de
l’humanité. Elle nous oriente vers un monde enrichi par davantage d’amour et de paix, nous
encourageant à élargir notre propre perspective pour aller à la rencontre de l’autre, et ouvrant ainsi la
voie à une sagesse plus profonde.
Intellectuellement, je perçois la tolérance comme un chemin à emprunter, bien que souvent obscurci par
des siècles d’endoctrinements moraux, religieux, culturels et politiques. Naviguer à travers ces méandres

complexes représente un défi de taille. Ce parcours me ramène inévitablement à nous, les Francs-
maçons, à mon serment, à nos valeurs et à cette quête inlassable de connaissance de soi et de l’autre.

C’est un long périple, semé d’embûches, où chacun doit dégrossir et polir sa propre pierre, à force de
travail et de remises en question incessantes.
Pour moi, les valeurs maçonniques nous accompagnent bien au-delà des murs de nos loges, tout
comme le travail que nous avons à accomplir. Nous avons la responsabilité de faire rayonner ces
principes au-delà de nos temples et d’ouvrir nos cœurs afin de les transmettre au plus grand nombre.
Être tolérant, c’est essentiel, non seulement envers les autres, mais aussi envers soi-même. La
tolérance exige un effort quotidien, une vigilance de tous les instants, un recul sur soi et une remise en
question constante. C’est un vrai chalenge.

Bien que le mot « tolérance » ne compte que neuf lettres, il renferme un sujet d’une immense profondeur.
Plutôt que de m’aventurer à citer des figures comme John Locke, Voltaire ou Rousseau, dont les idées
ont marqué l’Histoire, et ne me sentant pas de taille, je préfère ici vous inviter à une réflexion toute
personnelle. Je partagerai donc humblement ma propre vision de la tolérance, consciente de son
caractère inachevé et imparfait.
Penchée sur ma feuille, je m’immerge dans la réflexion : qu’est-ce que signifie pour moi être tolérant ?
Suis-je vraiment tolérante en toutes circonstances, avec tout le monde ? Si ce n’est pas le cas, quelles
en sont les raisons ? Suis-je capable d’évoluer ? J’espère déceler quelques réponses à ces questions,
car une chose est certaine : tant moi que notre société avons la capacité d’évoluer, même si les
réponses ne sont pas toutes évidentes, et même si, le cas échéant, elles ne seraient pas
nécessairement acceptées par tous. Les préjugés persistent et l’Homme, avec ses contradictions,
demeure ce qu’il est.
Mais être tolérant, est-ce facile ? Je ne le pense pas.
La majorité des gens se considèrent tolérants, mais cela dépend souvent de leurs croyances et
principes. Ils jugent les autres selon leurs propres critères, et c’est là que les problèmes surgissent, car
l’autre n’a pas toujours la même perspective.
Tolérer, c’est avant tout connaître. Cela implique de sortir de sa propre vérité pour s’ouvrir à celle de
l’autre. Connaître, c’est comprendre, compatir, écouter, ressentir et accepter la différence. Cela passe
par l’empathie, le respect et l’amour. Aimer, c’est devenir sage, aller au-delà des sentiers battus et des
frontières établies, tout en érigeant des remparts contre l’obscurantisme et l’ignorance. J’aime l’autre
pour ce qu’il est. Être sage, c’est atteindre la connaissance et le savoir.
En somme, cela signifie respecter la liberté de conscience, sortir des cadres établis, ouvrir les « chasses
gardées » et casser les habitudes de pensée. La tolérance est avant tout un mélange subtil de curiosité,
de patience, de compassion, de confiance, d’amitié, de bienveillance, d’audace, de courage et, parfois,
de rébellion.
Dans ce voyage de la vie, certains d’entre nous saisissent les occasions comme des trésors,
transformant chaque défi en une aventure enrichissante. Ils font preuve de curiosité et d’ouverture,
s’aventurant vers le Nouveau et le Différent, vers l’Autre, élargissant ainsi leur champ de connaissances
et diversifiant leurs échelles de valeurs. Cependant, d’autres choisissent de rester en retrait, entravés par
la peur, le conformisme ou l’indifférence, se réfugiant dans l’ignorance et évitant toute découverte
nouvelle. La question de la tolérance se pose alors différemment selon le contexte et les individus. Dans
nos sociétés démocratiques, elle est mise à l’épreuve par des débats souvent ardents sur des thèmes
tels que l’immigration, les droits des minorités ou la liberté d’expression. En définitive, être tolérant
requiert un engagement continu, une réflexion profonde et une ouverture d’esprit sincère.
La tolérance est la fille du doute, n’est-ce pas, Erich Maria Remarque ?
Chronologiquement, La tolérance, d’abord ancrée dans la morale et intimement liée à la religion, s’est
ensuite intégrée au domaine politique, où elle s’est liée aux idéologies, pour finalement trouver sa place
dans le droit. En tant que principe fondamental du libéralisme, la tolérance incarne la liberté de croyance,
d’opinion et d’expression, affirmant le droit inaliénable de chaque individu à se déterminer par lui-même.
Nous proclamons ainsi que « tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Dans
cette optique, la tolérance devient un espace de liberté, d’égalité et de fraternité. Elle transcende la
simple question morale ou politique pour se transformer en une position théorique, devenant même une
condition nécessaire au savoir. Cette séparation des savoirs, qui empêche toute forme d’hégémonie,
souligne que la tolérance repose sur le respect des idées.
Alors, il me paraît que la tolérance se révèle comme une vertu intellectuelle, essentielle pour favoriser un
échange d’idées constructif et enrichissant.
Mais peut-on tout tolérer ? Je ne le crois pas. Certaines idées, pratiques et actes sont inacceptables, car
ils sont nocifs et destructeurs. La question demeure : à quel moment ces comportements deviennent-ils
véritablement intolérables ? Il est indéniable que le racisme, le fascisme, les extrêmes et l’esclavagisme
sont des violations intolérables de la dignité humaine. La nature elle-même semble se rebeller lorsque
les limites sont franchies, engendrant des déséquilibres qui se manifestent par des phénomènes
catastrophiques tels que tornades et incendies dévastateurs. Malheureusement, ces catastrophes, de
plus en plus fréquentes, ne suscitent guère d’interrogations profondes. Mais ça, c’est encore un autre
sujet !
Être tolérant exige de reconnaître des limites et d’évaluer les obstacles, car la tolérance ne se réduit pas
à une simple indulgence. Elle est un espace de décalage par rapport à une norme universelle, mais
nécessite un équilibre qui s’arrête là où l’intolérance commence. Le débat sur les frontières de la

tolérance s’anime lorsqu’elle entre en conflit avec les valeurs essentielles d’une société, comme les
droits de l’homme. Jusqu’où peut-on aller sans risquer de compromettre ces fondements ? L’intolérance,
quant à elle, représente le refus d’accepter ou de respecter les opinions, croyances, comportements ou
caractéristiques d’autrui qui diffèrent des nôtres. Elle se manifeste sous des formes variées – préjugés,
discrimination, rejet, voire violence envers ceux considérés comme différents – qu’il s’agisse
d’intolérance religieuse, raciale, politique ou sexuelle. Juridiquement, la tolérance est une acceptation
temporaire, une ouverture volontaire au droit d’autrui, qui n’enlève rien à la liberté personnelle, tant
qu’elle ne nuit pas à autrui. Ainsi, la tolérance implique respect et acceptation, même sans accord total.
Malheureusement, l’intolérance, sous toutes ses formes, divise et affaiblit nos sociétés.
Omniprésente, l’intolérance prend mille visages, et peu à peu, nous finissons par accepter la misère,
l’exclusion, les sans-abris, voire un ordre moral rigide qui laisse parfois place à un racisme déguisé sous
un vernis de respectabilité. Où s’arrêtent les frontières de notre tolérance ? À quoi finissons-nous par
nous habituer ? La complaisance, la lâcheté et l’indifférence s’installent, compagnons muets de notre
quotidien, et questionnent sans cesse nos limites et notre responsabilité. Ne suis-je pas la seule à avoir
entendu des propos intolérants, comme ceux qui critiquent la présence des joueurs de football étrangers
dans les équipes nationales ? Et pourtant, quelle tolérance affichons-nous lorsque ces mêmes joueurs
deviennent champions du monde, et que la souffrance disparaît pour faire place à la joie et à l’unité d’un
peuple reconnaissant ?
Alors, la question se pose : La tolérance et l’intolérance sont-elles des constantes ou fluctuent-elles face
aux émotions et aux circonstances ? À mon sens, des forces telles que la haine, la peur, l’amour, la
souffrance ou la colère peuvent bouleverser nos repères et redéfinir les limites de la tolérance. Lorsque
ces sentiments dominent, ils influencent profondément notre perception et modifient ce que nous
considérons comme étant acceptable. Et les idéologies politiques ou le pouvoir suffisent-ils pour générer
la tolérance ? Force est de constater que non : plus de 80 % des conflits de l’histoire sont nés de
motivations religieuses ou idéologiques. Des événements comme les croisades, l’Inquisition, la Réforme,
le franquisme, le nazisme, les guerres coloniales, la guerre froide et la guerre actuelle en Ukraine
rappellent cette dure réalité. Cette liste, longue et malheureusement loin d’être exhaustive, montre
combien les limites de la tolérance sont fragiles face aux passions humaines et aux idéologies.
Ainsi, la tolérance, bien qu’essentielle, est un concept complexe qui désigne la capacité d’accepter et de
respecter les opinions, les croyances, les comportements et les différences des autres. Même si elles
sont contraires à nos propres convictions. Cependant, comme toute vertu, la tolérance a ses limites, et il
est crucial de comprendre où ces limites se situent pour éviter qu’elle ne devienne contre-productive ou
dangereuse. La tolérance ne doit en aucun cas servir de justification à des comportements ou opinions
qui portent atteinte aux droits fondamentaux des individus, tels que le droit à la vie, à la liberté, à
l’intégrité physique et morale, ou à l’égalité. Tolérer des actes de violence, de discrimination ou de haine
sous prétexte de respecter les croyances d’autrui est tout simplement inacceptable. Il est également
essentiel de ne pas accepter des comportements qui mettent en péril la sécurité publique ou menacent
l’ordre social, ce qui inclut les discours de haine, l’incitation à la violence et toute forme d’extrémisme.
Dans une société démocratique, la tolérance ne doit pas s’étendre à des idéologies ou mouvements qui
visent à détruire la démocratie elle-même. Tolérer des idéologies totalitaires ou fascistes peut, en effet,
entraîner l’érosion des libertés et des droits que la démocratie protège. Enfin, la tolérance trouve sa
limite lorsque celle-ci compromet la possibilité de vivre ensemble dans le respect et la paix. Si certaines
opinions ou comportements entravent la coexistence harmonieuse au sein de la société, ils ne sauraient
être tolérés.
L’Art de la Coexistence : Tolérance, Raison, Droit, Morale, éthique et Fraternité
La tolérance et la raison sont des concepts fondamentaux qui guident les relations humaines et sociales,
en permettant une coexistence pacifique fondée sur le respect des droits et de la dignité d’autrui. La
tolérance trouve sa force dans la reconnaissance de la faillibilité de nos propres perspectives et dans
l’ouverture à celles des autres. La raison, en ce sens, soutient la tolérance en nous incitant à
comprendre que nos idées ne sont jamais absolues et que d’autres points de vue ont leur valeur. Dans
une société démocratique, ces deux valeurs sont indissociables : elles nourrissent le pluralisme et
encouragent la résolution des conflits par le dialogue plutôt que par la violence. Cependant, elles sont
confrontées à des défis contemporains majeurs, comme l’essor du populisme et de l’extrémisme, qui
mettent à l’épreuve la capacité des sociétés à maintenir un équilibre respectueux et juste. Le droit joue
un rôle central dans cette dynamique, car il établit des règles essentielles pour préserver l’ordre tout en
protégeant la diversité. Le droit ne se contente pas de garantir la tolérance, il impose également des
limites pour interdire les comportements nuisibles et préserver la dignité humaine. En ce sens, la
tolérance ne peut être absolue, car elle doit toujours respecter les principes fondamentaux de l’humanité.
Dans une société multiculturelle, le droit devient un outil de régulation des conflits de valeurs, jonglant
entre la protection des libertés individuelles et la préservation de la cohésion sociale. La fraternité, quant
à elle, enrichit la tolérance en créant des liens authentiques de solidarité et de compassion, et elle en

constitue un prolongement nécessaire. Cependant, la fraternité dépourvue de tolérance peut se
transformer en oppression, tandis que la tolérance sans fraternité peut mener à une indifférence froide.
L’éthique, enfin, se trouve indissociée de la tolérance, car elle nourrit la coexistence pacifique en vue
d’une société plus éclairée où l’éducation et la justice sont des leviers pour corriger les inégalités. Ces
valeurs, lorsqu’elles sont harmonieusement combinées, ouvrent la voie à un vivre-ensemble
respectueux, juste et capable d’accueillir la diversité sans sacrifier les principes de l’éthique et de la
justice.
A mon sens, dans cette quête de tolérance, plusieurs leviers sont à activer. L’État doit renforcer les lois
relatives aux droits de l’homme, punir les actes de haine et garantir l’accès équitable à la justice.
L’éducation, quant à elle, doit être un processus continu, visant à réduire l’ignorance et à éradiquer la
peur de l’autre, qui nourrit souvent l’intolérance. La lutte contre l’intolérance passe aussi par un accès à
une information libre, permettant aux citoyens de distinguer les faits des opinions. La prise de
conscience individuelle est également cruciale, car l’intolérance collective trouve ses racines dans des
comportements personnels. Enfin, il est essentiel de comprendre que les solutions à l’intolérance sont
souvent locales et individuelles, et que chacun de nous a un rôle à jouer dans la construction d’une
société plus tolérante, sans se contenter d’attendre des actions gouvernementales.
La tolérance, valeur intemporelle mais complexe, s’adapte aux époques, influencée par les contextes
culturels, politiques et sociaux. Son évolution témoigne des besoins et des idéologies dominantes de
chaque époque, et des tensions sociétales sous-jacentes. Au siècle des Lumières, par exemple, la
tolérance religieuse devient un principe central, avec des penseurs comme Voltaire qui plaident pour la
liberté de croyance, un concept qui s’élargit ensuite à la diversité des opinions politiques et
philosophiques. Aujourd’hui, la tolérance dépasse la seule coexistence religieuse pour englober la
diversité ethnique, sexuelle, culturelle et de genre. Néanmoins, ses critères varient selon les époques et
les cultures, modelés par les valeurs dominantes et les enjeux sociaux du moment. Elle reste donc une
notion relative et constamment redéfinie, souvent mise à l’épreuve par les revendications de justice
sociale et de droits humains. De plus, l’histoire nous montre que la vision occidentale de la tolérance a
été marquée par un eurocentrisme qui a imposé sa propre conception universelle, notamment à travers
la colonisation et la diffusion des idées des Lumières. Toutefois, il serait réducteur de considérer ce
modèle comme supérieur, car dans d’autres cultures, la tolérance prend des formes ancrées dans des
traditions de solidarité, d’hospitalité et de coexistence pacifique, comme celles que l’on trouve en Afrique,
en Asie ou parmi les peuples autochtones. Dès lors, reconnaître que la tolérance est une construction
culturelle, sans prétention d’universalité ou de supériorité, est essentiel pour envisager une coexistence
harmonieuse et inclusive.
Enfin, la tolérance commence par l’acceptation de soi, la reconnaissance de ses propres idées et
opinions, et parfois de leurs divergences avec celles des autres. C’est en se tolérant soi-même que l’on
peut ensuite s’ouvrir à l’autre, dans toute sa diversité. Lorsque la tolérance s’installe, le dialogue se
développe, l’ignorance recule et la connaissance émerge. Accueillir l’autre tel qu’il est, malgré les
obstacles imposés par les gouvernements, les groupes ou les idéologies, c’est lui accorder la liberté
d’être lui-même et lui offrir l’espace nécessaire pour s’exprimer, même si ses idées diffèrent des nôtres.
En acceptant l’autre dans sa différence, on permet à l’autre d’évoluer, tout en nous offrant l’opportunité
de grandir, d’apprendre et de nous enrichir de perspectives nouvelles. La tolérance, c’est donc avant tout
laisser l’autre être, écouter ce qu’il a à offrir, et reconnaître que c’est précisément dans ces contrastes
que réside le chemin vers une humanité plus éclairée et plus juste.
« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble
comme des idiots. »
Martin LUTHER KING ?
Le chemin vers la tolérance est semé d’embûches. C’est un voyage personnel, parfois solitaire et
introspectif, qui exige de nous un questionnement constant et une ouverture envers les autres et le
monde qui nous entoure. Mais je ne suis pas seule, n’est-ce pas, mes sœurs, mes frères ? Avancer à
vos côtés m’a permis d’être plus à l’écoute, de remettre en question mes « certitudes et vérités »
profondément ancrées, et de réévaluer mes jugements et préjugés. Au cours de nos réunions, j’ai appris
à transformer ce silence, inhérent à mon apprentissage, en un allié précieux, presque un « ami ». Il a
affûté mon regard et mon écoute, apaisé mes pensées et mes perceptions. J’ai appris à lâcher prise, à
chercher à comprendre avant de porter un jugement, et à ouvrir mon esprit sur le chemin qui mène à
l’autre. Ce silence est devenu la clé de voûte de mon temple intérieur. Comme le dit le proverbe, « le
silence est d’or » ! Il m’a tant appris !
Avec mon regard de jeune franc-maçonne, je ressens ce sentiment fraternel qui nous unit, ce respect
mutuel, cette tolérance et cette envie de s’ouvrir aux autres pour devenir plus humains. Je vois notre

loge, composée de femmes et d’hommes venus de divers horizons, partager des pensées aussi riches et
variées que leurs univers, s’enrichissant les uns les autres. J’observe tous ces gestes et rituels qui nous
rappellent la mesure, la modération, l’amitié et la fraternité.
Et La Grande question : Suis-je plus tolérante qu’avant ? Honnêtement, je l’ignore. Mais une chose est
sûre : je m’y consacre chaque jour ! N’aspirant pas au repos, j’y travaille !
Et si mon texte est long, c’est en grande partie grâce à vous ! Il ne fallait pas apprendre à réfléchir à
votre sœur !
Petit et modeste hommage, Je terminerai avec toi, Monsieur Mahatma Gandhi, et tes paroles si sages :
« Soyez vous-même le changement que vous voudriez voir dans le monde. »,
« La règle d’or de la conduite c’est la tolérance mutuelle, car nous ne pensons jamais tous de la même
façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents. »
« Je ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts, ni mes fenêtres bouchées, mais qu’y circule
librement la brise que m’apportent les cultures de tous les pays. »
Tes écrits ont été pour moi de véritables phares dans la nuit de mes doutes. Ils ont ouvert mes yeux,
illuminant des chemins que je n’osais emprunter. Depuis mes 18 ans, ces mots m’accompagnent,
chaque page tournante résonnant en moi avec une émotion toujours aussi vive. Je les feuillette encore
aujourd’hui, lorsque l’incertitude m’envahit, à la recherche de cet apaisement que seul ton écriture sait
m’apporter. À la quête d’un signe, d’un indice, je me tourne vers toi, vers ces pages qui m’encouragent à
poursuivre ma route. Un immense merci pour cette lumière que tu insuffles dans ma vie.
Nous avons toujours un ami si nous avons un Livre. N’est-ce pas papa ?
Et une Famille. N’est-ce pas Mes Sœurs, Mes Frères ?