Vaste question, difficile, délicate et même souvent polémique. Si j’ai choisi de traiter cette problématique, c’est qu’elle résonne de mes propres interrogations face à la religion. Issu d’une famille chrétienne, catholique et très pratiquante, j’ai reçu une éducation religieuse, dispensée dans des établissements confessionnels tenus par les Filles de la Croix, puis les Frères de l’instruction chrétienne, dont je me suis cependant éloigné progressivement au fil de mon parcours de vie, jusqu’à devenir agnostique. Pourquoi n’ai-je pas conservé la foi ? Pourquoi ais-je peu à peu délaissé cette éducation religieuse que mes parents s’étaient évertués à m’inculquer ?
Comme Descartes, je pense que celui qui cherche la vérité doit se défaire de toutes ses certitudes et de ses croyances. De les remettre radicalement en doute. Je me suis donc efforcé de me débarrasser des préjugés hérités de mon enfance. Doit-on pour autant réduire la croyance à une opinion irrationnelle ? Pourquoi une croyance rationnelle ne serait-elle pas possible ? Ne dit-on pas que « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » ? Dans ces conditions, la religion ne pourrait-elle pas parfaitement s’accommoder de la modernité ?
Qu’est-ce que la religion ? Qu’est-ce que la modernité ?
Apparue dès les débuts de la civilisation humaine, la religion s’est constituée pour développer l’esprit commun. Son objectif principal est de permettre aux hommes de différencier le bien du mal et de faciliter la vie en communauté. La religion a pour but de favoriser le respect, l’amour et l’entraide.
Le mot religion vient du latin « relegere », qui signifie lier, relier. Il met donc l’accent sur le lien social, la croyance, la foi et la relation entre Dieu et l’homme. La religion, c’est donc le rapport de l’homme à l’ordre du divin ou d’une réalité supérieure qui se concrétise sous forme de dogmes, de croyances et de pratiques rituelles.