L’esclavage moderne

Après la lecture d’un fait divers ayant trait à l’esclavage d’une jeune Malgache par une famille des beaux quartiers de « bienfaiteur Français » (c’est ainsi qu’ils se définissaient eux même) que j’ai souhaité parler de ce sujet. En me penchant dessus, il s’est avéré que l’esclavage moderne n’était pas qu’une réminiscence de l’esclavage tel qu’il existait avant son abolition, mais aussi un état de fait de certaines personnes travaillant dans un environnement difficile voire hostile tant sur le plan physique que sur le plan psychique.

Ce travail se divisera en 3 parties. Je commencerai par un bref historique et par vous donner quelques dates marquantes de l’histoire de l’esclavage sans pour autant vous faire un historique complet, pour continuer par un état des lieux de l’esclavage dit « moderne » et finir par conclure et non clore cet exposé qui je l’espère ne vous laissera pas de marbre.

  • Histoire et dates

De tous temps et ce depuis que l’homme existe, l’avilissement des uns par les autres a toujours fonctionné à merveille. La cupidité et le profit, la non-reconnaissance des divers peuples et principalement des droits des êtres humains quels qu’ils soient, ont contribué à l’expansion de l’esclavage. Il est intéressant de noter que les esclaves étaient mieux lotis (si je puis dire) aux alentours des VIème et VIIème siècles qu’au XVIIème siècle.
Dés le Ier siècle la Chine par décret impérial, interdit le commerce des esclaves.
Pétrone affirme que les esclaves sont aussi des hommes.
Au IVème siècle, Constantin promulgue un édit en faveur des esclaves.
En 506 le meurtre des esclaves est puni de l’excommunication
Vers 608-631, Mahomet établit un statut aux esclaves
En 1315, Louis X le Hutin publie un édit qui affirme que « Selon le droit de nature, chacun doit être franc ». Officiellement depuis cette date, « Le sol de France affranchit l’esclave qui le touche »
En 1454, le pape Nicolas V autorise le roi du Portugal à pratiquer la traite (itinéraire Afrique-Portugal)
En 1498, des noirs sont embarqués dans les caravelles de C. Colomb lors de son troisième voyage
Les conquêtes des XVème, XVIème, et XVIIème siècles, ont promulgué l’esclavage tant Africain qu’Amérindien sur le continent Américain.
Il est à noter que George Washington, héritier d’une plantation en 1752 fut reçu maçon cette même année. En 1770, sa plantation de blé et de tabac comptait 87 esclaves. A l’époque, personne ne trouvait rien à redire à cette situation.
Si on trouve historiquement des exemples ponctuels et localisés d’affranchissement des esclaves, l’interdiction légale de l’esclavage, étendue à toutes les catégories de population, resta rare jusqu’à l’époque contemporaine. À la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle, à partir de l’Europe, un mouvement historique d’ampleur internationale conduisit à l’abolition de l’esclavage au sein des États américains et des sociétés colonisées par l’expansion européenne. Au début du XXe siècle, l’interdiction de l’esclavage était acquise dans les principaux États de la planète.
C’est l’un de nos frères Victor Schoelcher alors sous-secrétaire d’état et député de la Guadeloupe dans le gouvernement provisoire de 1848 qui contribua à faire adopter le décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies. Décret adopté le 27 avril. 250 000 esclaves des colonies devaient être émancipés.
Il faut attendre 1926 pour que la société des nations donne pour la première fois une définition internationale de l’esclavage : « L’état où la condition d’un individu sur lequel s’exercent les attributs du droit de propriété ou certains d’entre eux ».

Pourquoi n’avoir retenu que ces quelques dates et faits sur l’ensemble de l’histoire de l’esclavage ?
Au delà de l’abolition, il est intéressant de noter que beaucoup de droits et d’avantages ont été donnés aux esclaves durant cette triste période. Certains les ont même reconnus comme êtres humains. L’Église s’en est mêlée en promulguant des bulles et des édits, en promettant l’excommunication à qui maltraiterait un esclave mais en encouragent et en favorisant d’un autre côté la traite négrière en Afrique. Il aura pourtant fallu attendre le XXe siècle pour penser voir la fin de l’esclavage.
L’exploitation de l’homme par l’homme étant un tel avantage et surtout une telle source de profit que chacun y trouva son compte, État comme Église. L’être humain comme marchandise, il fut un temps où cela ne posait pas question. C’était naturel.
Aujourd’hui, il n’existe certes plus d’esclavage au sens où un être humain est, devant la loi, la propriété d’un autre. En revanche, d’autres formes, guère plus humaines, d’asservissement total ont vu le jour.

  • L’esclavage moderne

Le Petit Larousse illustré de 1995 donne la définition suivante :
Esclave : Personne de condition non libre, considérée comme un instrument économique pouvant être vendu ou acheté, et qui est sous la dépendance d’un maitre.
Personne entièrement soumise à quelque chose; prisonnier.
Je n’ai pas vérifié dans un dictionnaire plus récent, mais il me semble que tout est dit dans les deux définitions précédentes.

Il est difficile de parler de l’esclavage moderne au singulier. Il existe plusieurs formes dont je vais maintenant vous parler.

  • La traite d’esclave :

En 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme énonçait très clairement que « nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes ». À l’époque, l’esclavage était encore légal dans plusieurs pays. Réminiscence contemporaine de l’esclavage classique, l’esclavage bien qu’officiellement aboli dans tous les pays du monde depuis plus de 20 ans, se pratique désormais à l’intérieur des maisons. Plus de 98% sont des femmes et des petites filles y arrivent mineures.
Selon l’ONU, plus de 2,4 millions de personnes sont actuellement exploitées, victimes de personnes ou d’organisations qui pratiquent la traite des humains.

D’après une déclaration de Ban Ki-moon, « Chaque année des milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants sont exploités par des criminels qui les utilisent pour le travail forcé ou le commerce du sexe. Aucun pays n’est à l’abri. Presque tous y jouent un rôle. Soit comme un réservoir de personnes, soit comme un point de transit, soit comme une destination ».

Elles viennent principalement d’Afrique de l’Ouest pour la moitié d’entre elles. Une fois arrivées en France le scénario se répète : papiers d’identité confisqués (lorsque ceux-ci existent), séquestration, astreinte à un travail incessant, ménage, courses, cuisine, enfants à garder, tout cela s’enchainant pendant 15 à 18 heures par jour, 7 jours sur 7. Evidemment, les mots « repos », « vacances » et surtout « «rémunérations » sont bannis du vocabulaire de ces esclavagistes urbains. Les conditions de vies sont à la hauteur de l’emploi : enfermement dans les caves, logement dans des coins exigus des maisons, le couloir devient leur lieu de repos. Peu ou pas d’hygiène, pas d’accès à la culture, sans parler des insultes, des coups et violences diverses et pour finir, des viols.
Il n’existe pas d’issue pour ces personnes. Les liens familiaux sont rompus par ces esclavagistes (j’éprouve des difficultés à les appeler « des employeurs »). Pas d’appel téléphonique ou appels filtrés. Il en va de même pour les courriers. Vouées à l’isolement total, souvent analphabètes et ignorant leurs droits, les victimes n’osent fuir par crainte d’expulsion ou d’emprisonnement.

Comment en sont-elles arrivées là ? Qui exerce ce sordide métier de rabatteur, d’importateur de marchandise humaine ? Quels sont les circuits ?

L’Afrique de l’Ouest (Cote d’Ivoire, Bénin, Mali, Ghana, Togo, Burkina Faso, Cameroun et Gabon, 77% des mineures en sont originaires), le Maghreb et Madagascar sont les principaux pays d’origine. Souvent, les jeunes filles sont confiées par leur famille. C’est une tradition très répandue dans les pays musulmans. On confie à une branche de la famille plus aisée les enfants en espérant que ceux-ci recevront une meilleure éducation, pourront faire des études et mangeront peut-être à leur faim. On appelle cela « Kafala ». C’est une sorte de semi-adoption. L’enfant donné (voire vendu) est pris en charge par un « Kafil » habitant la ville. Cela peut très bien fonctionner, mais aussi déboucher sur un trafic d’esclave. En effet, ce système s’est perverti depuis plus d’une dizaine d’années. Il s’est d’abord monétarisé, puis sont apparus des intermédiaires qui vont chercher les enfants dans leur villages pour les conduire jusqu’au pays d’accueil. Une fois sur place, ces intermédiaires les remettent à des « employeurs » et perçoivent de l’argent.

Il n’y a pas de profil type concernant ces « employeurs ». En France, ce sont surtout des Français mariés avec une personne originaire du pays ou l’esclave sera recruté ou encore des Français expatriés qui ont travaillé dans ces pays et ramené une « petite bonne » en rentrant en France. Des diplomates installés en France utilisent en toute impunité les services de ces « petites bonnes ». Ils exportent certaines pratiques liées aux coutumes du pays. C’est le cas des Malgaches dont la société reste marquée par un esprit de caste toujours vivace et dans laquelle persistent des situations de dominants/dominés qui sont reproduites en France. D’après le CCEM (Comité Contre l’Esclavage Moderne), cela concernerait 20% des cas.
Mais il existe aussi un système de « location » au mois où des rabatteurs vont proposer à des couples les services de ces enfants dont certains ont entre 11 et 12 ans.

Au delà de la France et du fait de la volonté de constamment maximiser les profits et réduire les coûts, le travail des enfants reste aujourd’hui encore répandu dans le Tiers monde. Cette exploitation qui se différencie souvent peu de l’esclavage moderne touche d’après l’UNICEF plus de 246 millions d’enfants dans le monde.
Prés des trois-quarts d’entre eux travaillent dans des situations ou conditions dangereuses (mine, contact avec des produits chimiques, des pesticides ou manipulation de machines dangereuses). Comme je l’ai déjà évoqué, des millions travaillent comme domestiques. Mais que dire des millions de filles victimes de la traite (1,2M), de la prostitution ou contraintes de se prêter à la production de matériel pornographique (1,8M) sans parler des conflits armés ou autres activités illicites (env. 1M). C’est dans la région Asie et Pacifique que l’on trouve le plus grand nombre d’enfants (de 5 à 14 ans) exploités : plus de 127M, ce qui représente 19% des enfants de cette région.
Le pire est que ce sont des grandes marques occidentales qui se font épingler pour avoir employé des enfants : un fabriquant de chaussures de sports en 1997, un fabriquant de prêt à porter en 2007, ces deux sociétés se cachant derrière leurs sous-traitants.

  • Et dans les autres pays ?

Une récente étude de l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) évalue entre 12000 et 14000 le nombre d’Ethiopiennes travaillant actuellement au Liban, principalement comme employées de maison sans la moindre protection et soumises à toutes sortes de mauvais traitements. En deux ans, au moins 67 des ces femmes sont mortes dans des conditions suspectes alors que beaucoup d’entre elles n’ont jamais plus donné signe de vie.
Les migrantes employées comme domestiques sont souvent ignorées par leur pays d’origine et considérées comme quantité négligeable par leur pays de résidence. En Arabie Saoudite, malgré un code du travail contenant un certain nombre de dispositions favorables aux femmes (par exemple, le congé de maternité et une protection contre le licenciement pendant la grossesse et le congé de maternité), les domestiques sont explicitement privées de protection. Des domestiques ont raconté comment elles étaient contraintes de travailler entre dix-huit et vingt heures par jour et de dormir dans un coin ou dans un couloir, tout en étant régulièrement violées et battues. Dans les rares cas où elles sont autorisées à déposer des plaintes à la police, celles-ci sont ignorées, tournées en ridicule ou simplement démenties par leurs employeurs. Après quoi, les autorités classent l’affaire ou, pire, punissent la plaignante.

  • Servitude pour dettes :

Il existe d’autres formes d’esclavage moderne tels que la servitude pour dettes, où l’emprunteur se voit obliger de travailler sans relâche pour rembourser sa dette au préteur. Les rémunérations étant quasiment nulles, le débiteur ne pouvant rembourser sa dette avant de décéder, l’emprunt passe aux descendants. Le plus souvent, l’emprunt sert à payer un passage clandestin vers un autre pays, où le salaire est si bas que le débiteur là encore devra payer toute sa vie.
Le CCEM estime à plusieurs dizaines de milliers le nombre de personnes en France travaillant dans des ateliers clandestins pour un salaire de misère, en espérant rembourser le prix de leur entrée.
Bien qu’abolie dans le monde entier, la servitude pour dette reste une pratique répandue dans le monde entier, surtout fréquente en Asie du Sud et en Amérique latine par exemple au Pérou (où on l’appelle enganche). Sous l’impulsion d’Indira Gandhi, l’Inde a aboli cette pratique en 1975. Le Pakistan (pesghi) suivra en 1992 mais hélas, cette pratique reste impunie dans ces deux pays. Les victimes se « recrutent » parmi les gens les plus pauvres, souvent d’origine tribale.
Selon les experts de l’OIT et l’organisation Anti-Slavery International, 5 millions d’adultes et 10 millions d’enfants se trouvaient réduits à la condition d’esclave pour cause de dettes en 1991. Qu’une majorité d’enfants soient victimes de ce système rend cette forme d’esclavage choquante. Le mécanisme est ici légèrement différent, en ce que ce n’est pas la personne du travailleur, autrement dit l’enfant, mais bien les parents eux-mêmes qui reçoivent une avance en échange du travail de leurs enfants.

  • Conditions de travail :

La dernière forme d’esclavage moderne que je voudrais aborder avec vous concerne le monde du travail. Pas celui du travail clandestin ou inhumain que nous avons déjà abordé, mais celui du travail légal où tout un chacun exerce du mieux qu’il peut son métier.

L’article IV de notre constitution Maçonnique dit : « La Franc-Maçonnerie considère le travail comme un des devoirs essentiels de l’homme. Elle honore également le travail manuel et le travail intellectuel »

Il est des entreprises où le travail quel qu’il soit n’est hélas pas honoré. Dans ce cas, au lieu d’être une source de bien-être, de joie ou d’épanouissement, le travail devient source d’un mal-être profond.
Activité humaine par excellence, le travail est supposé anoblir l’homme et participer à l’élaboration de son identité sociale. Qu’en est-il aujourd’hui à l’heure de la mondialisation qui impose ses propres lois, en faisant peu de cas de la valeur humaine inscrite en chacun ? Autrefois valeur ajoutée, celle-ci se dilue dans l’anonymat au rythme des restructurations des sociétés, des reprises successives, des choix stratégiques qui ne s’accompagnent d’aucune explication.
L’humiliation, l’impuissance, le manque de perspective, l’absence de dialogue et/ou d’interlocuteur sont à l’origine de lésions psychologiques irréversibles pouvant conduire un individu lambda, au suicide. Ce triste fléau voit sa naissance vers le début des années 1990. UN PAR JOUR ! C’est le chiffre des suicides liés au travail en France. Une donnée révélée par Christian Larose, vice-président du Conseil économique et social, et syndicaliste de la branche textile. « On recense en France entre 300 et 400 décès par suicide par an, liés directement aux conditions de travail. C’est un chiffre en augmentation. Mais j’estime qu’il est sous-évalué », nous explique-t-il.

Ce harcèlement poussé jusqu’à l’acharnement psychologique est le reflet du manque de considération et de respect de la part d’un management à l’ordre d’un actionnariat dénué de toute morale. Les cadres ne sont nullement épargnés et souffrent autant sinon plus des nouvelles orientations qu’adopte le management. Plus isolés que les salariés finalement mieux défendus, constamment malmenés, soumis à une politique d’humiliation et à des stress non négligeables, ils font les frais de ces nouvelles exigences. Ils subissent une pression importante découlant des exigences de rentabilité, de compétition. L’arrivée sur le marché de jeunes diplômés fragilise leur position dans l’entreprise. L’avancée en âge contribue à les exclure progressivement des structures dans lesquelles ils se montraient opérationnels. Force est de constater que toutes les sphères sont désormais concernées par l’ampleur de ces mutations industrielles.

Doit-on inclure dans l’esclavage moderne, la dégradation psychologique sur les lieux de travail conduisant au suicide et entraînant le malheur dans les familles, l’incompréhension des collègues et l’inertie de l’entreprise ?

Pour rappel, la seconde définition du dictionnaire nous donne pour « Esclave » : personne entièrement soumise à quelque chose; prisonnier.
N’est-ce pas le cas ? Ces travailleurs ne se retrouvent-ils pas soumis à une hiérarchie omnipotente, voire invisible ? Ne sont-ils pas prisonniers par un lien financier de ces entreprises ? (Peur de perdre son emploi, crédits divers, étude des enfants …)
Je répondrai par l’affirmative. Si trouver la liberté par le travail doit conduire au suicide, c’est la preuve d’une forme d’esclavage sournois et inadmissible.

  • Conclusion

« Tant qu’il restera un homme esclave sur la surface de la Terre, l’asservissement de cet homme sera une injure permanente faite à la race humaine toute entière », écrivait V. Shœlcher.
En 2011 l’injure faite à la race humaine perdure.
La négociation de la marchandise humaine dans beaucoup de pays reste très profitable et au-delà des gains récoltés par ces mercantis de la chair, la pratique présente depuis des lustres dans certains états reste ancrée dans les esprits comme un fait inéluctable.
Comme je l’ai dit plus haut, certains diplomates continuent d’utiliser des esclaves et ce sur le sol Français. Comment peut-on en appeler aux États pour stopper ce problème lorsque leurs diplomates en profitent ?

Que dire des sociétés qui n’ont aucun scrupule et qui exercent une pression impossible à supporter, entrainant le suicide de gens « ordinaires » qui n’imaginaient sûrement pas leur futur dans la finitude de la mort.

En réalisant ce travail je me doutais que j’allais faire face à des information révoltantes qui ne s’inscriraient pas dans ma ligne de pensée, quelle soit maçonnique ou profane, mais là, nous touchons le fond. Aucun être humain ne peut se prévaloir de droit sur un autre. Aucun être humain digne de ce nom ne peut bafouer la dignité d’un autre.
Tout cela se passe à côté de nous, dans la maison proche de la nôtre, peut-être même dans notre propre ville. Je n’aime pas ressentir ce malaise d’impuissance face aux cris inaudibles de ces êtres humains persécutés, qu’ils soient maltraités dans un appartement chic parisien, au fin fond d’une cave, dans un atelier clandestin ou dans un bureau en face du mien.

  • Alors que faire ?

Contre le travail des enfants, les consommateurs ont boycotté les grandes marques reconnues coupables. Celles-ci ont réagi : Elles ont adopté un code de conduite et financent des associations, des orphelinats et promettent de mieux contrôler leurs sous-traitants et usines implantés en Asie.
Dans les entreprises des mesures ont été prises pour améliorer les conditions de travail sur un plan psychologique. Après le désastre social de France-Télécom, les objectifs chiffrés de diminution globale d’effectif ont été supprimés, il y a eu gel des mobilités…
D’autres ont mis à disposition des psychologues pour leurs employés.
En ce qui concerne l’esclavage moderne, selon Ban Ki-moon la seule manière de lutter contre la traite des êtres humains est de renforcer les partenariats entre les états les organisations internationales et les ONG. Malgré tout, le fléau semble bien difficile à endiguer

Si sur un plan international les solutions sont difficiles à mettre en œuvre il est peut-être possible à notre niveau de faire quelque chose.
Prêter attention à l’autre, être à l’écoute et conseiller un collègue, ne pas hésiter à boycotter des marques, et pourquoi pas même si la délation peut sembler détestable, ne pas hésiter à dénoncer un cas d’esclavage.
Tout cela n’est pas grand chose et semble être une goute d’eau dans l’océan, mais c’est la goutte d’eau qui à chaque fois fait déborder le vase.

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-Pétrone (en latin Caius Petronius Arbiter, né entre 12 et 17, sans doute à Milan et mort autour de 66), est un écrivain latin, à qui l’on attribue, semble t-il à tort, le roman Satyricon.

-Abolitions récentes :
L’esclavage n’a été aboli qu’en 1949 au Koweït, en 1952 au Qatar, en 1962 au Yémen et seulement en 1970 au sultanat d’Oman.

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